Communiqué de presses

 

Saluons d’abord, cette très bonne nouvelle, grâce aux soutiens citoyens de la population, à la vaccination généralisée et aux efforts considérables de tous les soignants du pays pour alléger la pression sanitaire, grâce aussi à l’action forte de tous nos syndicats, tous les établissements culturels ouvrent en même temps et nos établissements ne pourront plus jamais fermer, hors confinement généralisé !

À Équinoxe, nous avons opéré immédiatement à une réouverture festive et gratuite dès le 19 mai de notre théâtre et de notre cinéma, encourageant en cela le retour du public, la rencontre avec l’art qui nous a tellement manquée et le retour à l’emploi des intermittents du spectacle.

Certains sujets demeurent cependant : l’espace public, notamment, semble contraint à des jauges, ce qui constitue une contradiction notoire à la nature de cette forme artistique. D’autre part, les mesures de soutien à l’emploi nécessitent une expertise plus détaillée.

Concernant l’occupation d’Équinoxe et des 106 autres théâtres en France, les suites données au rapport Gauron sur l’année blanche, étaient très attendues. Le Syndeac, notre syndicat, avait rappelé ses exigences dans le cadre d’une concertation préalable : garantir le maintien à l’accès au régime pour tous les intermittents, garantir le niveau d’indemnisation et de revenu global, favoriser l’accès des jeunes au régime du fait du contexte dramatique de la crise. Ces revendications semblent satisfaites par les annonces. En retenant l’option de prolongation de 4 mois supplémentaires de l’année blanche, en la renforçant par l’application des filets de sécurité, pendant un an encore, l’essentiel semble acquis. Une clause de revoyure, à l’automne, permettrait réellement d’évaluer les conditions de la reprise sur le sort des artistes et techniciens. Il convient toutefois de rester vigilants pour que les trois leviers des filets de sécurité, soient actionnés au bon niveau (date anniversaire à bien positionner, taux d’indemnisation, aménagement de la clause de rattrapage, attention à porter au niveau des heures non utilisées sur la période de référence allongée). Attendons la publication des décrets pour être certains que l’emploi culturel soit sauvé, et que notre système culturel en France soit donc maintenu pour un réel service public en ce domaine. En attendant l’occupation d’Équinoxe cesse, mais nos collègues et amis intermittents continuent la lutte !

Grâce aux aides d’État sur les allègements de charges sociales et grâce à leur gestion rigoureuse malgré le manque de visibilité, notre scène nationale, comme les autres en France, a pu, au cours des derniers mois, sauvegarder ses activités de répétitions, de résidences artistiques et d’actions culturelles. Elle a fait face à l’effondrement des recettes de billetterie, tout en garantissant et amplifiant ses engagements auprès des artistes et donc de l’emploi. Fortes du maintien des financements publics des collectivités territoriales et de l’État, Les Scènes nationales de tout le territoire appellent leur réseau à ne recourir au plan de relance qu’en cas de déficit ou pour compléter le financement d’actions spécifiques co- construites avec des compagnies de leur territoire régional. Par ce geste, elles signifient leur solidarité avec les équipes artistiques qui doivent être les premières bénéficiaires du plan de relance. Attentives à l’emploi, notamment celui des jeunes générations, elles souhaitent prendre toute leur part dans ce printemps de la réouverture des théâtres permettant une reprise tant attendue.

 

Jérôme Montchal
Directeur