L’AMANTE ANGLAISE

« L’essence même du théâtre : les interprètes, le verbe de Duras, et sa prose qui installe le trouble dans la fiction. On ne s’ennuie pas une seconde à la vue et à l’écoute du trio de comédiens, mais on entre dans un curieux état de sidération avec l’impression tenace d’être aussi piégés que le sont les acteurs entre des vérités qui louvoient.

Inspirée par un fait divers (le meurtre et le dépeçage d’un homme, en 1949, par son épouse), Marguerite Duras a pris des libertés avec le réel pour le passer au tamis de son écriture. La “dépeceuse tranquille” – ainsi que la surnommait la presse – sera l’héroïne de deux de ses textes : Les Viaducs de la Seine-et-Oise (1960) et, sept ans plus tard, L’Amante anglaise, dont l’adaptation théâtrale est mise en scène par Claude Régy dès 1968. […] Sandrine Bonnaire effectue son retour au théâtre sans se prendre pour une star. Ni effets de manche ni trémolos, elle incarne son personnage avec sobriété, précision et sérieux. Elle est concrète, immédiate et au ras des affects. » (Joëlle Gayot, Le Monde, 22 octobre 2024)