CCN Tours – Thomas Lebrun

Pour sa nouvelle création, l’inventif chorégraphe Thomas Lebrun tant apprécié à Équinoxe, s’est mis en quête des Muxes, troisième genre reconnu au Mexique des « hommes au cœur de femme ».
En Occident, « l’homme féminin » doit souvent se cacher face à une virilité primaire, qui confond masculinité et violence. Dans d’autres cultures, tolérantes, certains enfants sont éduqués sans être genrés.

Les Muxes sont élevés comme des filles, vivent leur féminité et cuisinent, brodent, coiffent… Entre réalisme et onirisme, Sous les fleurs évoque la féminité chez l’homme sans la noyer dans la sexualité, entre un pays où les hommes peuvent se marier entre eux mais où leur féminité est refusée, et une région où la féminité de l’homme est visible mais où l’amour ne peut l’être…
Entre danses masculines et féminines, couleurs fortes d’ici et costumes chatoyants de là-bas, Thomas Lebrun prend son temps, et nous transporte avec lenteur et délicatesse dans un autre monde.

Presse

« « Sous les fleurs » de Thomas Lebrun, superbe et bouleversant !

Thomas Lebrun hisse les couleurs du Mexique et des Muxes, ce troisième genre cher aux Zapotèques, dans une bouleversante création à la beauté envoûtante.

Elles sont cinq, costumes fleuris et somptueux qui évoquent Frida Kahlo, sous des traits d’hommes. Entourées de murs colorés à vif par les superbes lumières de Françoise Michel, elles dessinent du haut du corps de larges gestes au ralenti, esquissent différentes poses – rires, conversations, élans de tendresse – comme autant d’instantanés qui défilent lentement sous nos yeux charmés. Des quatre ouvertures qui découpent les parois s’échappent des rumeurs de fêtes. Elles, ce sont des Muxes. La plupart d’entre elles vivent dans la ville de Juchitán de Zaragoza, au sud du Mexique. Elles sont reconnues dans la culture zapotèque comme un troisième genre. On leur réserve dans cette société matrilinéaire les mêmes droits et devoirs qu’aux femmes, mais elles ne sont pas autorisées à convoler. Cinq danseurs magnifiques de précision et d’intensité leur prêtent leurs visages tandis que, régulièrement, l’une des plus emblématiques d’entre elles, Felina Santiago Valdivieso, nous livre son témoignage recueilli par Thomas Lebrun et ses équipes lors d’une résidence de travail sur les lieux.

« Tu seras un homme mon fils »

Peu à peu elles se mettent en mouvement : procession un brin chaloupée qui fait légèrement danser leurs jupons autour d’elles, gestes délicats de broderie. Peu à peu elles s’effeuillent, nous laissant découvrir ce qui se cache Sous les fleurs au sens propre comme figuré. Malgré le grand soin qu’elles se portent entre elles, leurs attitudes d’abord calmes et assurées, elles nous laissent deviner la violence qui gronde à l’extérieur de leur ville et de leur communauté, dans un Mexique homophobe et rongé par le crime, voire même au sein de leurs foyers, qui les assignent un rôle dont elles ne peuvent s’extirper. Sous les fleurs se cache finalement un corps nu, qui pourrait tout aussi bien être contraint de revêtir un costume sombre s’il était né dans nos contrées. Il y a décidément chez Thomas Lebrun quelque chose de Pina Bausch. Dans cette superbe scène ou les bustes se plient laissant s’envoler cheveux et bras sûrement, mais dans cette façon de développer une signature singulière qui nous émerveille par sa beauté et son raffinement tout en nous touchant directement aux tripes plus encore. »

Delphine Baffour – JOURNAL LA TERRASSE

Distribution

Chorégraphie : Thomas Lebrun.
Avec Antoine Arbeit, Raphaël Cottin, Arthur Gautier, Sébastien Ly, Nicolas Martel

Production

Coproduction Équinoxe – Scène nationale de Châteauroux
Création 2023

RéserverVenir en covoiturage

Dates et horaires

Durée

  • Durée 1h

Tarif

En images

Vous aimerez aussi