What Will Have Been
Jeu. 14 déc. | 20h30Musique

Cie Circa (Australie)
Sur scène, deux hommes et une femme font du cirque contemporain une proposition intime et profondément émouvante. Ils sont accompagnés par un violoniste dans une partition musicale mélangeant Bach, Vivaldi ou la musique électronique. Ballet aérien, lignes courbes, échafaudages, ratages, réussites, les trois acrobates mènent ce jeu enlevé, rebondissant de l’un à l’autre et faisant jaillir une pyrotechnie de figures libres d’où l’on ressort bouche bée et requinqué.
Chez Circa, le cirque effronté des antipodes, la recherche du mouvement millimétré et de la figure s’exprime jusqu’au moindre détail pour atteindre une force visuelle étonnante. La poésie cède la place à une énergie virevoltante et intrépide dans un rythme démentiel et une explosivité fascinante. La compagnie prouve que le cirque anglo- saxon peut marier la grande technicité à un dépouillement élégant. Ce refus des fioritures donne un spectacle brut et en même temps ciselé, qui invite l’œil à n’embrasser que l’essentiel : les muscles, l’expression, le mouvement, les images.
Presse
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Le cirque australien a la réputation d’être un cirque physique, avec des performers athlètes capables de prouesses étonnantes. De fait, les interprètes de ce spectacle maîtrisent parfaitement leurs disciplines. En plus des diverses acrobaties au sol et portés acrobatiques, dont l’audace et la précision forcent l’admiration, les trois circassiens s’appuient sur quelques agrès, comme les cannes d’équilibre. Ils proposent un cirque très technique où le moindre mouvement est millimétré, avec un rythme démentiel et une explosivité fascinante. Le passage à la corde lisse à lui tout seul justifie le détour, dans son intensité presque sauvage. C’est un spectacle qui pourrait se recommander pour sa seule virtuosité.
Poétique des corps, poétique de la relation
CIRCA réussit cependant à faire de cette proposition très technique un spectacle profondément émouvant. La qualité de relation entre les trois interprètes aide beaucoup : ils se cherchent, se manquent, s’empoignent tour à tour dans un ballet où atteindre l’Autre semble un exploit à toujours renouveler. Une dramaturgie muette s’établit qui laisse une grande liberté d’interprétation aux spectateurs. Les mouvements ont une qualité chorégraphique forte, dans leur précision et leur élégance, dans le placement des corps qui construit des images aussi belles qu’expressives. La mise en scène emprunte elle aussi à la danse contemporaine : un plateau nu, des lumières crues qui laissent beaucoup de place aux ombres. Ce refus des fioritures donne un spectacle brut, ciselé, qui invite l’œil à n’embrasser que l’essentiel : les muscles, l’expression, le mouvement. La musique apporte sa dernière touche à l’édifice, un violoniste accompagnant les évolutions des trois circassiens. L’ensemble donne un spectacle poétique, très abouti et élégant. »
Mathieu Dochtermann – LA TERRASSE
Distribution
Un spectacle de Yaron Lifschitz et de l’ensemble Circa.
Avec Kimberley Rossi, Daniel O’Brien et Hamish McCourty.
Violoniste : Juliette Leroux
En images
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