Cendrillon
Mer. 17 & Jeu. 18 avr. 2024Théâtre

Cie Louis Brouillard – Joël Pommerat
L’acuité, la tendresse, l’humour, la beauté scénique stupéfiante, tout est là. Cendrillon, aussi cruel que féérique, ravit par son inventivité et sa poésie théâtrale inouïe. Joël Pommerat prend des libertés avec le conte, repartant de l’âpre version des frères Grimm, accentuant sa cruauté, déployant sa drôlerie, transposant sa bizarrerie. Il s’amuse à mettre les clichés sens dessus dessous. La fée fume comme un pompier ; c’est le prince, petit gros introverti, qui offre son soulier à Sandra.
Laquelle n’a ni carrosse, ni robe de bal pour se rendre à la soirée techno organisée par le roi. Elle devra rafistoler la robe de mariée de sa mère. Le coup de foudre des deux jeunes gens les aidera à accomplir leur deuil, et leur ouvrira le chemin
de la vie.
Pommerat crée ainsi de vrais personnages, incarnés par de formidables comédiens, qu’il chorégraphie, jouant avec le timbre
de leurs voix, et manipulant l’obscurité. Le conte renoue avec son rôle fondamental dans cette version, désormais classique : parler, à tous, enfants comme adultes, de nos peurs et douleurs secrètes, du réveil de nos forces. Subjuguant.
Presse
« Théâtre : Joël Pommerat réveille Cendrillon
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Il faut courir, quel que soit son âge, pour voir ou revoir la Cendrillon de Joël Pommerat, un spectacle qui a fait date quand il a été créé, en 2011, et qui n’a pas vieilli, onze ans plus tard. L’acuité, la tendresse et l’humour de Pommerat dans la réécriture du conte, la beauté scénique stupéfiante du spectacle, tout est là, qui semble s’être encore approfondi, amplifié, avec le voyage dans le temps qu’a accompli le spectacle.
Comme il l’avait fait, déjà, avec Le Petit Chaperon rouge et Pinocchio, Joël Pommerat prend des libertés avec le conte originel, en repartant, en premier lieu, de la version des frères Grimm, déjà moins enjolivée, plus âpre, que celle de Charles Perrault. Il a surtout décapé l’histoire de toutes les mièvreries à la Disney et l’inscrit avec une liberté magnifique dans une modernité où la psychanalyse a sa place, sans jamais dévoyer les invariants qui font l’éternité et la beauté du conte.
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Joël Pommerat s’amuse à mettre les clichés sens dessus dessous, sans jamais forcer le trait. C’est le prince, qui est petit, gros et maladivement introverti, qui offre son soulier à Sandra. Laquelle n’aura ni carrosse ni robe de bal pour se rendre à la soirée techno-karaoké organisée par le roi. Elle devra se contenter de rafistoler la robe de mariée de sa mère, ressortie d’un vieux carton. Et pourtant, le coup de foudre des deux jeunes gens fera un gros « boum », qui les aidera à accomplir leur deuil et leur ouvrira le chemin de la vraie vie.
Au-delà des images lisses, Joël Pommerat crée de vrais personnages, vivants et incarnés. A l’image de celui de la marâtre, que l’auteur ne craint pas de montrer comme vraiment méchante, vraiment hystérique, d’un narcissisme monstrueux – eh oui, cela existe –, et in fine parfaitement ridicule, pour la plus grande satisfaction du spectateur.
Avec Pommerat, le conte renoue avec son rôle fondamental, celui de nous parler, à tous, enfants comme adultes, de nos peurs, de nos douleurs secrètes, du réveil de nos forces de vie. C’est un cadeau que cette Cendrillon-là, que chacun peut s’offrir. »
Fabienne Darge – LE MONDE
Distribution
Création théâtrale : Joël Pommerat.
Avec Alfredo Cañavate, le père de la très jeune fille – Noémie Carcaud, la fée,
la sœur – Caroline Donnelly, la seconde sœur, le prince – Catherine Mestoussis, la belle-mère – Léa Millet, la très jeune fille, et : Damien Ricau, le narrateur – Julien Desmet – Marcella Carrara, la voix du narrateur
En images
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